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PASSO MANGHEN

Passo Manghen, le destructeur de jambes


Inutile de chercher du réseau sur le Passo Manghen, quel que soit votre opérateur téléphonique. Tous sont aux abonnés absents, un signe évident de l’immersion dans une nature immaculée sur cette montagne. Parmi les plus beaux cols alpins du Trentin oriental, il brille par ses qualités techniques et esthétiques qui n’ont rien à envier à des cols plus célèbres, mais de nombreux cyclistes ignorent son existence. Le Giro d’Italia, lui, en a fait un de ses chouchous depuis sa découverte en 1979, avec six ascensions dans l’histoire de la Corsa Rosa, la dernière en 2019.

Le Manghen, qui relie Valsugana et Val di Fiemme, est l’un des rares cols carrossables de la chaîne Lagorai et il peut être abordé par deux versants, depuis Borgo Valsugana (le versant le plus connu) ou via Molina di Fiemme. Dans un décor fait de routes rectilignes, de virages serrés en épingle à cheveux, de larges courbes, de ruisseaux, de prairies et d’immenses sapins, l’ascension est le domaine réservé des purs grimpeurs. En 23 km, on passe des 400 m d’altitude de Borgo Valsugana aux 2.047 m du Manghen. Jusqu’au village de Telve, la route monte doucement, puis la pente se redresse, tout en restant irrégulière, avec des tronçons à 3% et d’autres à 10%. C’est en longeant le Val Calamento qu’on attaque la partie la plus difficile de l’ascension : les 7 derniers kilomètres semblent interminables, avec des pentes entre 10 et 15%.

Le Giro d’Italia a emprunté ce versant cinq fois sur les six ascensions du Manghen, la seule exception remontant à 1976, lorsque le Giro a découvert ce sommet et l’autre versant, celui de Molina di Fiemme (15,7 km à 7,7%). Dans l’ensemble, les deux côtés sont très similaires en termes de difficulté et de paysage. Dès la première apparition, cependant, il était clair qu’il ne s’agissait pas d’une ascension anodine, avec une victime de la trempe d’Eddy Merckx.

En 1975, le Cannibale avait subi sa première défaite en Grand Tour – il avait remporté les 10 épreuves de 3 semaines auxquelles il avait participé au cours des 6 saisons précédentes – face au Français Bernard Thévenet, qui avait l’a relégué à la deuxième place du Tour de France. En 1976, une certaine incertitude accompagnait donc Merckx au moment def relever les défis du Giro. Il ne semblait plus imbattable. De fait, la première partie de la Corsa Rosa le positionnait en retrait face à Felice Gimondi, Johan De Muynck et Fausto Bertoglio. Mais le champion belge restait en lice pour une place sur le podium final, a minima, jusqu’à la 20e étape, longue de 170km entre Vigo di Fassa et Terme di Comano, avec les ascensions du Manghen et du Bondone. Le nouveau sommet trentin a ensuite douché ses ambitions : Merckx a dû s’arracher sur les pentes les plus dures du Manghen et a vu s’envoler ses espoirs de remporter la Maglia Rosa. Le Giro s’offrait à son ami et rival Gimondi. Pour Merckx, ce jour a marqué le début de la fin de son extraordinaire carrière. Ce serait son tout dernier Giro d’Italia.

Marco Pantani a également apposé sa signature sur le Manghen, lors de l’étape Castelfranco Veneto-Alpe di Pampeago en 1999. Le Pirate, porteur de la Maglia Rosa, sortait d’un contre-la-montre décevant à Trévise, dans lequel il avait perdu du temps sur ses rivaux, notamment Paolo Savoldelli et Laurent Jalabert, qui revenaient à moins d’une minute du champion romagnol. Pour contenir toute offensive de ses adversaires, Pantani a ordonné à ses coéquipiers de rouler fort sur le Manghen. L’échappée du jour a été reprise et le groupe des meilleurs coureurs réduit à une douzaine d’unités. Personne n’a osé attaquer le pirate sur son propre terrain, une audace qui se serait certainement révélé infructueuse. Pantani est donc passé en tête sur le Mandhen, puis il a terminé le travail à Pampeago en repoussant tout le monde à plus d’une minute.

– notamment parce que cela aurait été une tentative infructueuse – donc Pantani a été le premier à atteindre le sommet du Manghen puis, à Pampeago, il a terminé le travail , laissant tout le monde derrière et gagnant plus d’une minute. Le lendemain, il signait à Madonna di Campiglio sa dernière victoire d’étape sur le Giro d’Italia.

Info techniques


Km

18,9

Dénivelé

1443 m

Pente maximale

15%

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Histoire

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