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Fiesta latina

21/05/2025

Après avoir parlé albanais et danois lors d’une Grande Partenza dominée par Mads Pedersen, le Giro reprend des accents latins. Mais si Lorenzo Fortunato continue de briller sur les plus hauts sommets, ce sont les coureurs latino-américains qui mènent la danse à la mi-Corsa Rosa : mercredi, la 11e étape, longue de 186 km entre Viareggio et Castelnovo ne’ Monti (186 km), a été remportée par l’Équatorien Richard Carapaz devant le Mexicain Isaac Del Toro, qui conforte sa Maglia Rosa de leader.

Sur la ligne, Carapaz pouvait exulter : il signait son huitième succès sur un Grand Tour, le quatrième sur le Giro, dans son registre caractéristique, à la faveur d’une attaque cinglante dans le final, alors que le reste des leaders se demandait encore quelle stratégie adopter au moment où les échappés du jour étaient repris. À 9 kilomètres du but, Carapaz a filé. Le reste des favoris est resté dans le sillage de Rafal Majka, lieutenant de la garde prétorienne UAE Team Emirates-XRG, avant de voir Brandon McNulty et Adam Yates prendre le relai dans les tout derniers hectomètres.

Del Toro était au premier rang, dans la lignée d’une étape où le jeune Mexicain semblait caresser les pédales. Il était également le plus rapide à l’arrivée, au moment de régler le groupe de poursuite quelque 5 kilomètres après avoir franchi le dernier sommet du jour, à Pietra di Bismantova. Chaque jour qui passe le confirme : Del Toro est extrêmement fort sur ce Giro. Mais il doit une nouvelle fois se contenter de la deuxième place, comme dimanche à Sienne. Cette fois encore, Giulio Ciccone complète le podium.

Grande bagarre pour l’échappée

Il y a trois jours, Del Toro, premier Mexicain à prendre la tête du classement général du Giro, n’en rayonnait pas moins de bonheur sur la Piazza del Campo. À Castelnovo ne’ Monte, on percevait plus de frustration chez lui. Il ne s’est pas lassé de la Maglia Rosa, loin s’en faut, mais il en veut plus et rêve de lever les bras en vainqueur, avec sa tunique mythique sur le dos. Mercredi, il a encore fait excellente impression tout au long d’une journée des plus éprouvantes.

Les attaquants étaient naturellement inspirés par les difficultés du jour, et notamment l’Alpe San Pellegrino à franchir en milieu d’étape : Wout van Aert a mené la première offensive dès le km 0. Mais comme souvent dans ce genre de situation, la bagarre pour prendre l’échappée s’est étirée. On a même vu Del Toro se glisser dans un petit groupe qui se détachait après une soixantaine de kilomètres de bagarre à toute allure (52,4 km ont été parcourus dans la 1re heure)… Ses adversaires, de plus en plus conscients de la force du tout jeune Mexicain, ne pouvaient lui laisser une telle liberté de mouvement.

C’est finalement sur les pentes de l’Alpe San Pellegrino (1re cat.) qu’une quarantaine d’hommes se sont détachés. À ce moment, la Maglia Ciclamino de Mads Pedersen les menait, dans l’espoir de lancer Mathias Vacek vers le succès. Plus tard, le Danois allait entraîner la perte des attaquants.

Un final à couteaux tirés

Entre temps, Fortunato s’est lancé seul à l’assaut d’un des sommets les plus difficiles à conquérir de ce Giro d’Italia, pour consolider sa Maglia Azzurra (il compte désormais 156 points contre 54 pour Ayuso, premier poursuivant). Derrière, Egan Bernal tentait de lancer les grandes manoeuvres. Del Toro et Juan Ayuso étaient les plus prompts à réagir, et le groupe des favoris se recomposait.

Après le sommet, Fortunato était rejoint par son équipier Wout Poels, ainsi que Pello Bilbao, Luke Plapp et Nairo Quintana. Ce groupe faisait figure d’échappée royale. Mais derrière eux, l’armada UAE Team Emirates-XRG contrôlait l’écart sous les 3 minutes… Et au sommet de l’avant-dernière difficulté, à Toano (39,1 km à parcourir), la Maglia Ciclamino de Pedersen réapparaissait en tête de peloton.

Cette fois, le Danois rendait à Ciccone les efforts consentis en début de Giro. L’écart fondait. Les échappés étaient finalement repris dans la montée de Pietra di Bismantova (2e cat.). Carapaz s’envolait et Del Toro devait ronger son frein. Ses efforts n’ont toutefois pas été vains : avec 6 secondes de bonification, il conforte sa Maglia Rosa.

Retrouvez tous les classements du Giro d’Italia 2025.

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