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Étape 6 – Souvenirs de… Naples, 1968 : Merckx célèbre son premier Giro

15/05/2025

La première fois que le Giro d’Italia s’est terminé à Naples, cela a coïncidé avec le baptême Rosa d’Eddy Merckx. À l’Arenaccia, devant des milliers de supporters napolitains en liesse, le Cannibale remportait son premier Giro (sur cinq) – le premier triomphe d’un Belge – après l’avoir dominé du début à la fin. Et dire qu’à la veille de cette édition, beaucoup se demandaient si, en plus d’être un champion des classiques d’un jour, il pouvait vraiment être compétitif dans les Grands Tours.

“Un monstre de 23 ans”, pouvait-on lire dans le Corriere della Sera. “Eddy Merckx est sur le point de prendre la place de son modèle Van Looy au panthéon des sportifs belges. […] Classe, fierté, courage, inspiration, telles sont les qualités les plus évidentes chez les deux hommes.

 

Naples et Eddy Merckx

Tout en exaltant le jeune Merckx, les médias s’en prenaient sans ménagement aux stars italiennes, coupables selon eux de ne pas avoir donné assez de fil à retordre au Belge. “Merckx est un grand champion, mais le Giro a été un échec”, titrait le Corriere Sportivo, qui expliquait ensuite : “Merckx, un grand champion, a gagné. Mais le 51e Giro d’Italia s’est finalement révélé être un échec : écrasé trop tôt par la supériorité du Belge, rendu monotone par la résignation passive des ‘grands’ Italiens, incapable de trouver une nouvelle voie après le Lavaredo (avec l’exploit de Merckx, ndlr), une étape capable d’exalter les foules et de révolutionner le classement. Le Giro était mal conçu car l’étape décisive, celle des Tre Cime, se trouvait à mi-parcours. À partir de ce jour, le Giro n’a plus fait l’actualité. Le contrôle antidopage a pris des aspects ridicules : on sait que des coureurs ont eu recours à des astuces rocambolesques pour tromper les contrôleurs. Le comportement de nos as a fini par indigner les foules : jamais une tentative de se rebeller contre la domination de Merckx, jamais un élan de fierté, jamais une attaque convaincue. Pour toutes ces raisons, le Giro s’est révélé être un échec.

Derrière Merckx, son coéquipier Vittorio Adorni, sifflé et insulté par les supporters pour avoir “aidé l’étranger”, et Felice Gimondi ont complété le podium. La dernière étape à Naples, avec une conclusion prestigieuse à l’Arenaccia, a été remportée par un autre coéquipier de Merckx, Guido Reybrouck.

Ce Giro si controversé a pris une tournure encore plus sombre lorsque, quelques jours après la fin, l’organisation a annoncé la disqualification pour dopage de 9 athlètes, contrôlés positifs lors de différentes étapes du Giro. Parmi eux figuraient Gianni Motta, Franco Balmamion et Felice Gimondi, même si ce dernier a prouvé par la suite qu’il n’avait pas pris d’amphétamines mais de la fencamfamine, un stimulant qui n’était pas encore interdit, et a donc été réintégré dans le classement.

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