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“La più bella”

22/05/2022

Le feu et les larmes. Sur la ligne d’arrivée de la 15e étape du Giro 2022, Giulio Ciccone a entraîné les tifosi de Cogne et du monde entier dans le tourbillon d’émotions qui secouaient le grimpeur italien au plus profond de ses entrailles. Exubérant, il a savouré son arrivée victorieuse, réclamant une ovation du public avant de jeter ses lunettes à la foule, en écho à ses précédents succès sur la Corsa Rosa. Ciccone planait. Quelques instants plus tard, une fois descendu de vélo, il a de nouveau couvert ses yeux, avec ses mains, pendant que son corps était agité par des sanglots intenses.

Cette victoire d’étape, c’est “la più bella“, “la plus belle“, pour “Cicco”. Plus belle que ses précédents succès sur le Giro, en 2016 à Sestola, pour le révéler aux yeux du monde, et en 2019, en domptant le Mortirolo en direction de Ponte di Legno. Plus belle que sa conquête du Maillot Jaune, sur le Tour de France 2019. La plus belle, parce que Ciccone a aussi connu des désillusions cruelles avant de rebondir vers le succès dimanche, devant Santiago Buitrago et Antonio Pedrero, pendant que Richard Carapaz conservait la Maglia Rosa acquise la veille.

Attaques et contre-attaques

Ciccone n’était pas le seul candidat à l’échappée, au départ de Rivarolo Canavese. Au lendemain de la grande bataille de Turin, les baroudeurs pressentaient une occasion de briller pendant les 177km qui menaient à Cogne. Mais il leur en fallait 82 pour constituer un groupe de 27 échappés, rejoints par José Joaquin Rojas sur les premières pentes de la montée de Pila-Les Fleurs (1re caté, sommet au km 104,7).

Dans les derniers kilomètres d’ascension, Koen Bouwman, déjà vainqueur de la 7e étape à Potenza, sortait de ce groupe d’échappés. Il était ensuite rejoint par ses compatriotes Mathieu Van der Poel et Martijn Tusveld, avant de voir Ciccone prendre la course à son compte dans l’ascension de Verrogne (1re caté, km 136,9). L’Italien imposait son rythme de grimpeur et un groupe de six prétendants s’avançait vers la montée finale : Ciccone, Buitrago, Pedrero, Tusveld, Hugh Carthy et Rui Costa.

Ciccone dévore l’étape, Martin grignote du temps

L’ascension vers Cogne est longue (22,4km), mais peu pentue (4,3% de moyenne). Les passages les plus difficiles se situent au début de la montée, et Ciccone en a profité pour multiplier les accélérations. À 18,8km de l’arrivée, il s’envolait et creusait de beaux écarts : 1’31’’ pour Buitrago, 2’19’’ pour Pedrero, 3’09’’ pour Carthy…

Parmi les prétendants au général, Guillaume Martin en terminait à 6’06’’, après s’être lancé à l’attaque dans la montée de Verrogne. Carapaz finissait pour sa part à 7’48’’, après avoir connu une chute en tout début d’étape. L’Équatorien va pouvoir profiter d’une dernière journée de repos, lundi, avant les défis de la troisième semaine en direction de Vérone.

À Budapest, il y a deux semaines, Ciccone comptait participer à cette lutte pour le classement général. Ses espoirs se sont envolés sur les pentes du Blockhaus, une déception d’autant plus vive que l’Italien a dû quitter la course prématurément lors de ses trois derniers Grands Tours (Giro 2020 et 2021, Vuelta 2021). Cette fois, il a trouvé la voie du rebond. Il s’est même offert sa “plus belle victoire“.

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