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Incontournable Pogačar

11/05/2024

À partir de quand doit-on parler de cannibalisme (cycliste) ? Pour Eddy Merckx, référence absolue du cyclisme international, la chronique du Giro remonte à sa démonstration sur les pentes des Tre Cime di Lavaredo, en 1967. Les échappés avaient neuf minutes d’avance mais le Belge s’était déchainé sous la pluie pour arracher la victoire et faire pleurer Felice Gimondi. En 2013, la même ascension des Dolomites avait permis à Vincenzo Nibali de signer un exploit rare : victoires coup sur coup dans un contre-la-montre et au sommet… Le même exploit que celui réalisé par Tadej Pogačar, véritable ogre de cette première semaine du Giro 2024.

Samedi, une semaine après ses premiers tours de roues sur la Corsa Rosa, le flamboyant slovène s’est offert un troisième succès sur le Grand Tour italien. Après les démonstrations d’Oropa et Pérouse, il a contrôlé. Les échappés ont d’abord été soumis au joug de la formation UAE Team Emirates, impériale tout au long de la journée. Les meilleurs grimpeurs de cette 107e édition ont ensuite animé le final avec une série d’accélérations auxquelles Pogačar a répondu en personne avant de se dresser sur les pédales dans les 200 derniers mètres, laissant tout le monde dans le rétroviseur.

L'ogre est rassasié ?

“Je ne m’attendais vraiment pas à gagner”, souriait pourtant l’effronté à l’arrivée, au sommet d’une ascension qu’il avait déjà conquise lors de Tirreno-Adriatico 2021. Mais le début d’étape, sur les pentes de Force di Cerro, a lancé une grande bataille pour l’échappée à laquelle se mêlait une poignée de coureurs menaçants au général : Romain Bardet (14e, +5’23’’), Georg Steinhauser (16e, +5’56’’) et Michael Storer (17e, +5’58’’).

Les domestiques s’efforçaient de contrôler la situation. L’entente laissait à désirer aux avant-postes. L’écart ne dépassait jamais 2’30’’. Alors les hommes de Pogi se sont tournés vers lui, interrogatifs : pourquoi n’irait-il pas chercher un nouveau succès, son dixième de l’année ?

Mikkel Bjerg et Domen Novak ont mené la poursuite, Felix Grossschartner et Rafal Majka ont essoré le groupe des favoris et ramené à la raison Valentin Paret-Peintre, dernier rescapé de l’échappée, repris à 4km du sommet. Puis Tadej a fait du Pogačar. “J’espère que l’étape de demain sera tranquille”, anticipait-il à l’arrivée. L’ogre est rassasié ? Ce n’est que temporaire.

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