Domenico Pozzovivo virevolte dans le peloton depuis 2005 et il est aujourd’hui encore, à 40 ans, un des meilleurs représentants italiens sur les Grands Tours. Le Lucanien est intimement lié au Giro d’Italia : le coureur Israel-PremierTech sera au départ de la Corsa Rosa cette année pour la 17e fois de sa carrière. Il n’a pas manqué l’épreuve depuis 2009. Son histoire avec le Giro n’a pas toujours été rose, avec de nombreuses blessures sur les routes italiennes, mais il a terminé à sept reprises dnas le top 10 et s’est construit une identité à part, adorée des tifosi.
Il semble anormal de constater qu’en 16 participations, la plupart dans les toutes premières positions du peloton, il n’a remporté qu’une seule étape, à Lago Laceno, en 2012. Domenico courait avec l’équipe Colnago CSF (aujourd’hui Green Project-Bardiani CSF-Faizanè) et, au départ de la 8e étape de ce Giro, il avait déjà perdu deux minutes sur le porteur de la Maglia Rosa Ryder Hesjedal.
Après l’arrivée à Rocca di Cambio la veille, les premières secousses pour le classement général étaient attendues au Lago Laceno. Les Liquigas d’Ivan Basso ont pris la situation en main dès les premiers kilomètres de l’ascension, notamment avec le solide Polonais Sylwester Szmyd, qui a progressivement écrémé le peloton. Dans le passage le plus difficile de l’ascension, où la pente atteint les 12%, à un peu plus de deux kilomètres du sommet, Pozzovivo est parti à l’assaut, encouragé par ses nombreux supporters venus de la Basilicate toute proche. Le peloton n’a pas réagi et le petit Italien s’est envolé. Au passage sous la banderole du grand prix de la montagne, il avait plus de 25 secondes sur le premier poursuivant, le Basque Beñat Intxausti (Movistar), et 30 sur le peloton. Le Lucanien a ensuite résisté dans les 4,5 derniers kilomètres, en légère montée, pour s’offrir à 29 ans la victoire tant recherchée du Giro d’Italia.
Derrière lui, personne n’a bougé, alors que le porteur de la Maglia Rosa, Hesjedal, montrait quelques signes de faiblesse. Une erreur qu’Ivan Basso, feu Michele Scarponi et Joaquim Rodriguez paieront ensuite : le Canadien sous-estimé a pris de l’ampleur jusqu’à remporter ce Giro d’Italia.