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La victoire et la manière

19/05/2023

La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure. Thibaut Pinot l’a montré tout à l’heure. Le grimpeur de la Groupama-FDJ était particulièrement en jambes, vendredi, sur la route de Crans Montana. Il a multiplié les attaques dès la première ascension, après un départ déporté au pied de la montée de la Croix-de-Coeur, et jusque dans les tout derniers kilomètres de cette 13e étape du Giro 2023 raccourcie en raison des conditions météorologiques et qu’Einer Rubio (Movistar) lui a soufflée dans un dénouement bien difficile à digérer pour le Français.

En quête d’un premier succès en Grand Tour depuis le Tourmalet en 2019, Pinot s’est déchainé. Bruno Armirail l’a mis sur orbite dans les premiers kilomètres de course. L’Occitan s’est ensuite écarté pour laisser son leader s’expliquer avec les audacieux venus l’accompagner sur les hauteurs suisses enneigées : le benjamin de l’épreuve Matthew Riccitello et son infatigable équipier Derek Gee (Israel Premier Tech), le petit frère d’Aurélien, Valentin Paret-Peintre et deux grimpeurs de poche sud-américains, le Colombien Rubio et l’Équatorien Jefferson Cepeda (EF Education-EasyPost).

"J'ai mis mes tripes sur la route"

Ce sont les deux derniers cités qui donneront le plus de fil à retordre à Pinot, décidé à faire le ménage dès le pied de la dernière ascension. Il attaque une fois, deux fois, cinq fois… On perd le compte. Il s’écharpe avec Cepeda, qui refuse de prendre des relais au nom du classement général de son leader Hugh Carthy, menacé par Pinot. Le Français enrage. Rubio s’accroche et observe.

Il y a trois ans, le petit grimpeur s’était attiré les foudres de Thomas De Gendt pour son manque de collaboration en direction de Camigliatello Silano. Le Belge avait choisi de faire perdre Rubio, quitte à laisser la victoire s’échapper pour lui aussi, et Filippo Ganna avait raflé la mise. Rubio a retenu la leçon. Et il a surgi au moment parfait, à 300 mètres de la ligne.

J’ai tout donné, j’ai mis mes tripes sur la route aujourd’hui”, commentait Pinot, l’oeil noir. “Je perds, c’est comme ça. J’espère qu’il y aura d’autres occasions. Dans huit jours, je quitte le Giro pour toujours. Si je peux lever les bras, ce serait merveilleux.

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