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Grande Casino !

21/05/2022

Le Giro est un “grande casino”. Cette expression italienne, popularisée par Primoz Roglic en 2019, évoque un “grand bazar”. Elle a trouvé un formidable écho lors de la 14e étape de la 105e édition de la Corsa Rosa, samedi, avec une immense bataille pour la victoire d’étape et le classement général sur les routes turinoises. Après 147km haletants, Simon Yates a signé sa deuxième victoire d’étape sur le Giro 2022 et Richard Carapaz a pris la tête d’un classement général complètement renversé à un peu plus d’une semaine de l’arrivée à Vérone.

La 14e étape du Giro, avec Vérone en vue huit jours plus tard, c’est déjà ces circonstances que l’Équatorien avait pris la Maglia Rosa en 2019, en route vers un triomphe historique. Trois ans plus tard, le revoilà en tête avant d’affronter les plus hauts sommets de la Corsa Rosa. Pourtant, Juan Pedro Lopez a opposé une défense brillante, en terminant dans le top 10 du jour, mais le jeune Espagnol a concédé plus de 4 minutes au bout d’une journée folle dont Guillaume Martin est une autre victime (16e, +9’37’’).

L’offensive des Bora-Hansgrohe

Le ton était donné dès le départ de Santena, sous le soleil de la mi-journée. Mathieu Van der Poel passait rapidement à l’attaque et tout le peloton embrayait à très vive allure. Il fallait 53km de bataille et une première ascension (Il Pilonetto) pour voir un groupe de 12 coureurs émerger en tête de la course. Mais le peloton ne comptait pas en rester là.

À 80km de l’arrivée, l’équipe Bora-Hansgrohe pesait de toute sa force collective pour faire exploser le peloton. Surpris, Juan Pedro Lopez parvenait à accrocher le bon wagon, mais Guillaume Martin et Alejandro Valverde se retrouvaient engagés dans de longues et éprouvantes poursuites derrière un tout petit groupe de favoris emmenés par l’équipe allemande.

Sous l’impulsion de Wilco Kelderman, les échappés étaient repris peu après la mi-course, à 77km de l’arrivée. Après la première ascension de Superga (km 83,2), il ne restait plus que douze coureurs dans le groupe de tête, y compris Joao Almeida, le dernier à faire la jonction. Ce beau monde franchissait ensemble le Colle della Maddalena (km 98,7), avec une grande explication en vue dans le dernier tour de circuit.

Le coup de Carapaz

La dernière ascension de Superga permettait à Hindley de relancer l’allure à 32km de l’arrivée. C’en était trop pour Lopez, distancé par ses rivaux. Au contraire, Carapaz en voulait encore plus. L’Éuatorien partait dans le dernier km d’ascension avant de creuser un écart de 30’’ dans la descente menant à la Maddalena, dont les pentes à 20% ont poussé chacun à se livrer sans retenue.

Hindley, Nibali puis Yates revenaient tour à tour sur Carapaz, et ce quatuor plongeait ensemble dans la descente, à 11,8km de l’arrivée. Il restait toutefois une petite remontée, vers le Parco del Nobile. Le tremplin idéal pour Yates, parti à 4,5km du but pour filer vers une petite rédemption à Turin.

À 15 secondes du Britannique, Hindley devançait sur la ligne Carapaz, mais c’est l’Équatorien qui prend la tête du classement général avec 7 secondes d’avance sur l’Australien, 30 sur Almeida et 59 sur Mikel Landa. “Richie” pouvait afficher un grand sourire lorsqu’on lui rappelait qu’il avait pris la Maglia Rosa dans des conditions similaires en 2019. Pour lui, c’est presque anecdotique. Il pense déjà à Vérone, mais aussi aux sommets à franchir dès dimanche sur la route de Cogne.

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