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Un expert à Napoli

14/05/2022

Chassez le naturel, il revient au sprint, entraîné par la toute puissance de Thomas De Gendt. Il y a une semaine à Budapest, le baroudeur belge se présentait à la Grande Partenza du Giro d’Italia 2022 dans le rôle du “breakaway killer”, tueur d’échappées dévolu aux ambitions de Caleb Ewan. Samedi, sur le circuit de Naples, il a repris sa couronne de “King of breakaways” en signant un nouveau chef d’oeuvre victorieux, dix ans après sa victoire sur les pentes du Stelvio.

Si on m’avait demandé il y a deux semaines si je pouvais gagner une étape du Giro, j’aurais dit non”, commentait De Gendt à l’arrivée avec son honnêteté brute. “La condition n’était pas si bonne. Mais les bonnes jambes arrivent.”

Samedi, il y avait donc les jambes, mais aussi la tête, froide et solide, pour surmonter les pièges napolitains, décourager le peloton et finalement émerger en vainqueur du groupe de 21 coureurs qui s’était détaché sur les premières pentes du jour dans le sillage d’un Mathieu Van der Poel déchainé. Le tout avec le soutien de Harm Vanhoucke, les Lotto Soudal mettant à exécution qui n’est pas sans rappeler le succès de Koen Bouwman la veille à Potenza.

Des baroudeurs de haut vol et l’intrus Guillaume Martin

Dès le départ, MVDP a allumé les premiers feux d’artifice napolitains. À ses côtés, on retrouvait le jeune Érythréen Biniam Girmay, qui initie une jolie rivalité avec son aîné néerlandais sur les routes du Giro, et une belle brochette de chasseurs d’étapes : Lilian Calmejane, Andrea Vendrame, Mauro Schmid, Diego Ulissi…

Il fallait également avoir un oeil sur le classement général, Guillaume Martin s’étant glissé dans le bon coup, comme il l’avait fait l’an dernier sur le Tour de France (14e étape, en direction de Quillan) et sur la Vuelta (10e étape, vers Rincon de la Victoria), pour se replacer au général. Après avoir perdu du temps sur l’Etna, Martin était pointé à 4’03’’ de Juan Pedro Lopez au départ de la 8e étape. Avec 3 minutes de gagnées à la fin de l’étape, il se replace au 4e rang, derrière trois baroudeurs (Lopez, Kämna et Taaramäe), devant tous les prétendants au classement général.

De Gendt, la force de l’habitude

Pendant que Martin déroulait son plan à la veille de la grande explication du Blockhaus, les chasseurs d’étape comptaient leurs cartouches. Sauf MVDP, qui n’arrête jamais d’attaquer, et qui lançait les hostilités pour la victoire d’étape à 46km de l’arrivée. De Gendt était piégé, comme ses deux partenaires de la Lotto Soudal présents dans l’échappée, Sylvain Moniquet et Harm Vanhoucke.

Heureusement pour eux, Girmay était au marquage sur Van der Poel, et tout le monde se regroupait trois bornes plus loin. De Gendt en profitait pour lancer le contre décisif, avec Vanhoucke à ses côtés, et Gabburo, Arcas et Ravanelli sur le porte bagages. Avec ses grands coups de pédale, De Gendt pensait mettre Vanhoucke sur orbite, mais son jeune équipier n’avait plus les jambes pour conclure. Les rôles se sont alors inversés pour permettre à De Gendt d’imposer sa puissance dans le final.

Derrière eux, Lennard Kämna plaçait une dernière attaque, bien suivie par Lopez. La journée de samedi a été riche en escarmouches. Celle de dimanche annonce une grande bataille avec 5.000m de dénivelé entre Isernia et l’arrivée au Blockhaus.

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