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    Cort Nielsen, l’expert

    16/05/2023

    Il y a une dizaine de jours, sur la Costa dei Trabocchi, on comptait une demi-douzaine de prétendants en passe de compléter sur le Giro leur collections de victoires sur les Grands Tours déjà ouvertes sur le Tour de France et la Vuelta. Warren Barguil, Simon Clarke, Bauke Mollema ou encore Sepp Kuss étaient dans les starting blocks… Mais deux Danois leur ont coupé l’herbe sous le pied : Mads Pedersen (Trek-Segafredo), vainqueur au sprint à Naples (6e étape), et Magnus Cort Nielsen (EF Education-EasyPost), qui s’est imposé mardi à Viareggio (10e étape) au bout d’un numéro caractéristique de son statut d’animateur hors du commun.

    Sa première victoire d’étape sur le Giro est aussi sa neuvième sur les épreuves de trois semaines. Il en a signé six sur la Vuelta et deux sur le Tour. La plupart du temps au bout de grandes échappées, à trois exceptions près sur les routes espagnoles où il a également dominé au sprint des pelotons déjà éprouvés par les difficultés. À Viareggio, c’est bien une offensive au long cours qui l’a consacré devant ses compagnons de baroud, le Canadien Derek Gee (Israel Premier Tech) et l’Italien Alessandro De Marchi (Jacyo AlUla), que la victoire fuit toujours sur son Grand Tour national.

    Un temps de chien, un temps de Cort Nielsen

    Au départ de Scandiano, sous la pluie, le peloton mesurait ses forces au lendemain d’une journée de repos marquée par le retrait de Remco Evenepoel, touché par le Covid-19. Une nouvelle étape éprouvante attendait les coureurs : 196 kilomètres de course, 2.600 mètres de dénivelé et des conditions météorologiques difficiles… Le cadre idéal pour un assaut de Magnus Cort Nielsen, qui a grandi sur l’île de Bornholm, balayée par les vents, à près de 140 km des premières côtes danoises.

    Les baroudeurs étaient inspirés dès le départ. Mais le Danois a mis du temps à pointer le bout de sa moustache à l’avant. De Marchi et Gee avaient déjà essoré les premiers candidats à l’échappée lorsque Cort Nielsen est sorti en contre. Flanqué du porteur de la Maglia Azzurra Mattia Bais (Eolo Kometa), il a fini par rejoindre le duo d’éclaireurs au km 46. Le peloton était pointé à 4 minutes. De nombreux coureurs accusaient le coup après un départ particulièrement intense, à commencer par Aleksandr Vlasov (Bora-Hansgrohe), 7e au général mais contraint à l’abandon. Mais les sprinteurs étaient loin de se décourager.

    Thomas évite les soucis, Vine tombe

    La Movistar de Fernando Gaviria a été la première à embrayer derrière les attaquants. Mais le Colombien a perdu toutes ses chances avec une série de galères dans la descente du Passo delle Radici, principale difficulté du jour. Les Bahrain Victorious de Jonathan Milan ont profité de cette même descente pour forcer l’allure, mais le jeune Italien est tombé. Il s’est relevé mais son gadin a freiné ses ardeurs et celles de son équipe. Jay Vine (UAE Team Emirates) est lui aussi parti à la faute. Il y a laissé sa place dans le top 10 au classement général.

    Maglia Rosa sur les épaules, Geraint Thomas (Ineos Grenadiers) a traversé toutes ces embuches sans encombre. Mais le peloton, éprouvé, a manqué de ressource pour revenir sur les échappés. L’écart était pourtant retombé à 1 minute à 20km de l’arrivée. Mais Cort Nielsen, vainqueur après avoir géré le final de main de maître, s’est imposé avec 51 secondes d’avance sur le premier sprinteur du jour… Mads Pedersen.

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