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Suppléments d’âme

25/05/2025

Carlos Verona n’est pas un vainqueur. À 32 ans, au moment de s’avancer vers son quatrième Giro d’Italia, le seizième Grand Tour d’une carrière où l’Espagnol a largement fait la preuve de ses qualités d’équipier, surtout en montagne, il connissait bien son rôle : “Je ne suis pas venu en pensant gagner une étape, j’étais complètement au service de Mads Pedersen et Giulio Ciccone”, expliquait-il dimanche… quelques instants après avoir remporté la 15e étape de l’édition 2025 de la Corsa, à la faveur d’un grand numéro en direction d’Asiago, après 219 km de course, y compris l’ascension du mythique Monte Grappa.

Aujourd’hui, c’était mon jour”, poursuivait Verona. Qu’est-ce qui a changé depuis la Grande Partenza albanaise ? Le collectif Lidl-Trek était parfaitement huilé, avec Mads Pedersen en pointe, Daan Hoole vainqueur surprenant du contre-la-montre de Pise et Giulio Ciccone prêt à bondir sur les plus hauts sommets du Giro… Mais samedi, le grimpeur italien a chuté sur les pavés slovènes, lors de la 14e étape arrivant à Nova Gorica.

Dimanche, il n’était pas présent au départ de Fiume Veneto, contrairement à la famille de Verona, qui avait fait le déplacement à l’occasion de ce troisième week-end de Corsa Rosa. Le Madrilène leur a offert une immense fête.

Une journée de folie

Je ne l’ai pas fait pour moi, mais pour l’équipe, en sachant à quel point Giulio avait travaillé pour cette course”, poursuivait Verona après avoir conclu une envolée solitaire de 44 kilomètres. “Je suis resté concentré et tout s’est goupillé pour le mieux.”

Cette étape était pourtant particulièrement difficile à maîtriser. Dès le départ, les offensives fusaient, menées notamment pour Wout van Aert. Mais les attaquants se roulaient les uns sur les autres. Il fallait quasiment deux heures de course à près de 50 km/h pour voir quelque 35 coureurs s’échapper, pendant qu’Antonio Tiberi, piégé sur les pentes du mur de Ca’ del Poggio, devaient mener la poursuite avec ses hommes de Bahrain Victorious.

Au moment d’affronter les pentes du Monte Grappa, on retrouvait Lorenzo Fortunato et sa Maglia Azzurra, Pello Bilbao, Nicolas Prodhomme, Georg Steinhauser, Einer Rubio… Une bien belle équipée pour fausser compagnie au peloton. Mais les équipiers d’Egan Bernal (Ineos Grenadiers) avaient d’autres idées.

Verona au sommet, Roglič à l'arrêt

Dans cette ascension emblématique, les hommes en rouge et noir faisaient exploser le peloton, sans jamais mettre en danger Isaac Del Toro, porteur serein de la Maglia Rosa. Simon Yates, Juan Ayuso et autres Primož Roglič étaient momentanément distancés… Tout le monde se regroupait dans la descente, y compris les échappés, à l’exception du local Marco Frigo, qui avait profité de sa connaissance du terrain pour se présenter seul dans la vallée menant à la deuxième ascension du jour, moins éprouvante, en direction de Dori (2e cat.).

UAE Team Emirates-XRG ramenait de l’ordre… Et un nouveau coup à onze se dessinait, avec Frigo, mais aussi Prodhomme, Romain Bardet et Verona. L’Espagnol passait à l’attaque dès les premières pentes de l’ascension. Et les Ineos Grenadiers embrayaient à nouveau en tête de peloton.

Devant, Verona s’envolait vers le deuxième succès de sa carrière, trois ans après une étape du Critérium du Dauphiné. Derrière, Roglič était distancé dans les 3 derniers kilomètres d’ascension. À l’arrivée, l’Espagnol résistait à ses poursuivants pour une vingtaine de secondes. Et le Slovène lâchait une minute et demie. La dernière semaine du Giro est déjà lancée, avant même le dernier jour de repos, lundi.

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