Pedersen, étoile Rosa d’une brillante constellation

Sur la ligne d’arrivée de Matera, mercredi, difficile de voir au-delà de Mads Pedersen. Maglia Rosa sur les épaules, le fuoriclasse danois a signé une nouvelle démonstration pour remporter la 5e étape du Giro d’Italia 2025, son troisième succès sur cette 108e édition, le premier avec la tunique de leader sur les épaules, au prix d’un effort étourdissant dans les tout derniers kilomètres.

Certaines attentions, notamment italiennes, se tournaient vers Edoardo Zambanini, qui se mordait littéralement les doigts de voir le succès lui filer sous le nez. L’Italien était fort. Mais Pedersen est trop fort. Et toute l’équipe Lidl-Trek avec lui.

Mosca, le métronome

Dès le départ, tous les regards se tournaient vers la formation américaine, en grande réussite depuis les premiers tours de roues albanais, et qui venait d’annoncer la prolongation du contrat de Pedersen jusqu’à la fin de sa carrière. Première mission : contrôler l’échappée du jour, menée par un trio de baroudeurs italiens, avec Giosuè Epis, Davide Bais et Lorenzo Milesi. Comme souvent, leur compatriote Jacopo Mosca prenait le premier tour de garde en tête de peloton. Sous sa vigilance, l’écart atteignait seulement un maximum de 2’20’’ (km 68).

Après près de 120 kilomètres de travail, Mosca s’écartait au moment d’affronter la principale difficulté du jour, la côte de Montescaglio (4e catégorie), avec ses rampes à plus de 10% pour martyriser les purs sprinteurs. Carlos Verona prenait le relais pour Lidl-Trek pendant que les rivaux de Pedersen sautaient par l’arrière : Olav Kooij, Paul Magnier, Casper van Uden…

Sur les dernières rampes, les UAE Team Emirates-XRG tentaient de faire la cassure. Le Danois restait admirablement placé, entouré par ses anges gardiens.

“Quelle équipe j’ai autour de moi !”

Au premier rang de la garde prétorienne de Pedersen, Mathias Vacek brille de mille feux, et ça se voit encore plus depuis qu’il porte la Maglia Bianca de leader du classement des meilleurs jeunes. Du haut de ses 22 ans, le Tchèque a fait preuve d’une maîtrise époustouflante dans le final.

Au moment où Primož Roglič tentait une accélération à 2,5 km de l’arrivée, Vacek contrôlait. Quand Pedersen a reculé, étouffé par l’allure suffocante dans un final en montée, Vacek a gardé le contrôle, régulant l’allure du groupe de tête pour permettre à son leader de se replacer tout en contenant les velléités adverses.

Enfin, Vacek a lancé le sprint. Et Pedersen a ramassé la mise. “Quel Giro nous sommes en train de faire, et quelle équipe j’ai autour de moi !”, soufflait-il à l’arrivée.

À titre personnel, ses trois victoires sur les cinq première étapes du Giro sont une performance inédite au 21e siècle. Et il retrouve demain Naples, où il avait signé son premier succès sur la Corsa Rosa, en 2023. Un nouveau succès, le quatrième en six jours de course, serait une première depuis 1934 et Learco Guerra…