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L’heure des braves

17/05/2025

L’idée de transition est inhérente aux Grands Tours. Sur trois semaines de course, il ne peut y avoir une bagarre constante, et tant mieux : les temps dits faibles ne nous font que mieux apprécier les moments où la course explose, lorsque les champions se décident à vider le réservoir d’énergie qu’ils ont, tant bien que mal, tenter de préserver à d’autres moments.

Mais il ne faut pas confondre “transition” et “chantier pour baroudeurs”. Samedi, au fil des 197 kilomètres menant de Giulianova à Castelraimondo, on n’imaginait pas forcément de mouvement parmi les prétendants au général, au lendemain de la victoire de Juan Ayuso à Tagliacozzo. L’Espagnol s’est tout de même montré dans un final intense qui lui a encore permis de gratter 1 seconde.

Mais ce sont surtout les échappés qui ont animé la 8e étape du Giro d’Italia. Et il n’y a pas eu de temps mort jusqu’à l’arrivée à Castelraimondo, riche en suspense malgré l’envolée solitaire de Luke Plapp. À 24 ans, l’Australien a signé un numéro pour remporter le plus grand succès de sa carrière. Dans son sillage, Diego Ulissi découvre à 35 ans les joies uniques de la Maglia Rosa.

Pedersen, Bardet, Fortunato : une bagarre incessante

Le départ sentait la poudre. Personne dans le peloton ne pensait à une transition. Tout le monde savait que ça allait flinguer dès le km 0. À peine les coureurs étaient-ils lancés, Max Kanter initiait le premier mouvement de course. Ils seront innombrables et mettront notamment en valeur la force de Mads Pedersen, toujours en vue même après avoir perdu sa Maglia Rosa.

Le Danois a encore affiché sa puissance… En vain, cette fois. Il a fallu deux heures de course à haute intensité pour voir une vingtaine de coureurs se détacher. Enfin un répit ? Au contraire, la route se redressait pour affronter l’ascension de 1re catégorie de Sassotetto, dans laquelle Romain Bardet et Lorenzo Fortunato se montraient particulièrement actifs.

Le groupe de tête explosait à nouveau… Une centaine de kilomètres pour se débarrasser du peloton, autant pour se disputer les prix à l’arrivée : ils n’ont pas vu de transition.

“Cela fait des semaines que nous avions coché cette étape”

Parmi tous ces échappées, on comptait un beau lot de champions au palmarès affirmés. Plapp n’était pas le dernier mais, à 24 ans, il a encore tout le loisir d’étoffer un palmarès qui fait surtout de lui un sextuple champion d’Australie : trois succès dans la course en ligne, autant contre le chrono.

La jeune star en puissance a réuni les deux disciplines pour se lancer dans un numéro et avaler seul les 45 derniers kilomètres de l’étape. “Cela fait des semaines que nous avions coché cette étape”, soufflait-il à l’arrivée. “Des Jeux Olympiques de l’année dernière à l’opération au poignet en février, en passant par la chute lors de la première étape contre la montre du Giro… cette victoire récompense tous les efforts fournis pour revenir après toutes ces difficultés.

Rapidement, l’écart creusé par l’Australien est apparu irrémédiable pour ses anciens compagnons d’échappée. Mais ceux-ci ont continué de tout donner, non seulement pour se disputer les places d’honneur mais aussi avec la Maglia Rosa à l’esprit. Le duo Fortunato – Ulissi se détachaient rapidement pour prendre la tête du classement général. C’est finalement l’aîné des deux qui a empoché la mise, 14 ans après sa première victoire sur le Giro. Sa joie était celle d’un enfant qui vient de passer la plus belle des journées.

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