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Groves, la maîtrise de l’expert

15/05/2025

On pourrait croire, parfois, que le cyclisme est une grande loterie où le gros lot peut basculer d’un côté ou d’un autre à quelques détails près, au gré du destin, voire du hasard. Jeudi, l’étape marathon Potenza – Napoli fleurait bon le “gran casino” (“grand bazar”) si cher aux tifosi : un départ musclé, des baroudeurs inspirés, une grosse chute sous la pluie…

Le scénario de la 6e étape du Giro d’Italia 2025, un marathon de 227 kilomètres, a été marqué par de nombreux rebondissements. Mais à l’arrivée, Kaden Groves a imposé toute sa maîtrise pour l’emporter devant Milan Fretin et Paul Magnier.

La victoire de Kaden Groves

Pour le Français comme pour le Belge, c’est la première fois qu’ils finissent dans le top 3 d’une étape de Grand Tour. Pour l’Australien, c’était la 19e fois, pour neuf victoires. Et celle-ci a beaucoup de valeur : “C’est un grand soulagement“, soufflait-il au moment d’ouvrir son compteur de succès pour l’année 2025, après un printemps perturbé par des problèmes au genou.

Fallait-il s’inquiéter pour autant de le voir se présenter sans grandes références sur le Giro ? Groves sait élever son niveau de performance dans les grands rendez-vous : ses huit derniers succès sont venus sur un Grand Tour (1 étape sur le Giro 2023, 3 sur La Vuelta 2023, autant sur La Vuelta 2024 et désormais Naples).

Un départ haché...

L’équipe a toujours cru en moi malgré un début de saison difficile“, ajoutait Groves. Là encore, Alpecin-Deceuninck fait figure d’experte sur les Grands Tours : la formation belge en a disputé 13 dans sa jeune histoire et elle a remporté au moins une étape sur 12 d’entre eux, pour un total de 27 victoires. Jasper Philipsen mène le bal avec 11 succès, devant les 8 de Groves. Le duo devrait faire la paire dans deux mois sur le Tour de France.

Sur le Giro, c’est bien Groves qui incarne les ambitions d’Aleppin-Deceuninck. L’équipe présente peut-être le train le plus solide pour les emballages massifs. Mais il faut dire que, ce jeudi à Naples, il était bien difficile de jouer sa partition sur le bord de mer.

Le départ avait donné le ton : les baroudeurs se sont faits la peau dans la montée et la descente du Monte Romito (non répertoriée). L’équipe Ineos Grenadiers était particulièrement volontaire… Mais les équipes de sprinteurs ont voulu contrôler la situation. Finalement, Taco van der Hoorn et Enzo Paleni ont ouvert la route, un temps rejoint par Lorenzo Fortunato, venu chasser les points de la montagne sur la Valico di Monte Carruozzo.

Et un final à couteaux tirés

Avec deux hommes en tête, les équipiers de Groves, Kooij et autres Magnier pensaient peut-être avoir fait le plus dur. Une chute massive, sur une route mouillée, à 73 kilomètres de l’arrivée a tout fait valser. Vainqueur de l’épreuve en 2022, Jai Hindley a été contraint à l’abandon. Primož Roglič perd là un précieux soutien pour tenter d’apporter à Red Bull-Bora-Hansgrohe la victoire finale sur le Giro.

Radio Corsa apportait rapidement des réponses aux interrogations nombreuses face au risque de chaos : momentanément neutralisée, la course reprendrait à 60 kilomètres de l’arrivée, avec 50’’ d’avance pour le duo de tête, et seule la victoire d’étape restait en jeu à Naples, où tous les coureurs allaient être classés dans le temps du vainqueur.

Après avoir étalé sa classe pendant cinq jours, Mads Pedersen laissait le peloton filer. Mais Van der Hoorn et Paleni menaient une belle résistance. Le jeune Français rêvait d’un grand coup. Le Néerlandais se souvenait certainement de sa victoire à Canale, sur le Giro 2021, avec seulement 4’’ d’avance sur le peloton. Cette fois, les attaquants ont été repris à 2,5 km du but. Jensen Plowright et Wout van Aert sont ressortis tour à tour dans le dernier kilomètre… Groves attendait son moment pour bondir vers la victoire.

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