La dernière image d’Arnaud Démare sur le Giro d’Italia restera celle d’un sprinteur rayonnant, fier porteur de la Maglia Ciclamino de vainqueur du classement par points, en 2022. Auteur de performances inédites pour un tricolore (français) sur les routes transalpines, le Picard s’affirmait un peu plus dans l’histoire du cyclisme sur route, auquel il fait ses adieux ce dimanche, après une dernière sortie sur Paris-Tours. De nouveaux horizons, peut-être gravel, l’attendent. Mais il s’agit maintenant de célébrer les exploits d’un coureur qui a marqué son époque et tissé une relation toute particulière avec le Giro et les routes italiennes, où il remportait en 2016 Milano-Sanremo.
Sur la Via Roma, Démare signait le succès d’une vie. Il était le premier Français à remporter un Monument au 21e siècle (avant d’être imité par Thibaut Pinot en Lombardie et Julian Alaphilippe à Sanremo). Il reste également le dernier sprinteur, toutes nationalités confondues, à avoir maîtrisé le final explosif de la Classicissima. “C’était un jour de grâce”, lâchait celui qui signait alors le 35e succès de sa carrière professionnelle, le premier en Italie. Pas moins de 62 bouquets ont suivi, pour un total de 97 victoires, dont dix sur les routes transalpines.
Milano-Torino s’est ajoutée à Sanremo en 2020. Surtout, Démare s’est imposé en sprinteur incontournable du Giro, qui l’a vu remporter huit étapes au fil de ses cinq participations (2012, 2016, 2019, 2020, 2022). Aucun Français n’avait fait aussi bien – Jacques Anquetil et Bernard Hinault s’étaient arrêtés à six victoires. Ses deux Maglia Ciclamino (2020, 2022) le distinguent également (avant lui, Jalabert et Bouhanni étaient les seuls Français vainqueurs du classement par points du Giro, une fois chacun).
Des victoires au sprint sur le Tour, trois titre de champion de France, des succès sur Paris-Nice ou Paris-Tours, ou encore une relation intense avec Paris-Roubaix (6e en 2017) soulignent également la force d’un champion majeur salué avec enthousiasme par ses collègues de peloton et par le public au moment de faire ses adieux ce dimanche. Bravo Nono !