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Le sol sous vos pieds

26/05/2021

Gianni Moscon, originaire de Trente, a profité de cette étape à domicile en participant à l'échappée du jour.

À 5km de l’arrivée, sur l’ascension finale de Sega di Ala, il a été repris par le groupe Maglia Rosa. Alors qu’il prenait les commandes du peloton, son leader Egan Bernal comptait encore sur le soutien de Jonathan Castroviejo et Dani Martínez pour imposer son étreinte sur la course. La seule question en suspens reposait sur la capacité de Dan Martin, qui comptait toujours une minute d’avance, allait résister pour signer sa première victoire sur le Giro d’Italia.

Mais c’est toujours lorsque la voie semble libre (qu’il s’agisse de la jeunesse, la santé, les revenus, la stabilité émotionnelle ou quoi que ce soit) que le sol se dérobe devant vous, comme l’a expérimenté Remco Evenepoel à Brentonico (où l’on dévale chaque année la pente à la poursuite de grandes roues de fromage) où, pour éviter l’amas de coureurs qui avaient chuté, il a rebondi sur une glissière de sécurité. Devant, ses équipiers étaient galvanisés. Membre de l’échappée, Pieter Serry a pris la tête du groupe Maglia Rosa pour imposer un rythme frénétique en faveur d’Almeida avant l’ascension finale.

Après Montalcino, le Portugais, longtemps leader de la course l’an dernier, préférait ne pas dire ce qu’il pensait après avoir dû attendre Remco. Son co-leader désormais écarté, il s’est échappé, obligeant Simon Yates à répondre à 4km du sommet. La Maglia Rosa et son lieutenant Dani Martínez ont bondi dans sa roue. À chaque fois que Yates les ramenait à hauteur d’Almeida, le Portugais lançait une accélération digne du coureur de fond Henry Rono, jusqu’à s’offrir la deuxième place au sommet. Ces soubresauts libéraient également Yates de Bernal, qui ne parvenait plus à suivre. La question lancinante remontait : les douleurs au dos qui avaient mis un terme au dernier Tour de France d’Egan refaisaient-elles surface ?

Après l’étape, Egan a minimisé les événements : “Yates était impressionnant, l’étape était parfaite pour lui. J’ai eu une mauvaise journée mais je n’ai pas perdu trop de temps.”

Mais le problème ne se pose pas en secondes ou en minutes. Le problème, ce sont les quatre ascensions de 1re catégorie qu’Egan doit encore franchir. Son dos résistera-t-il ?

Dan Martin avait promis à sa femme avant l’étape de Montalcino qu’il ne prendrait pas de risques majeurs. Ses espoirs pour le général se sont envolés dans la poussière ce jour-là. Le lendemain, lorsqu’on demandait à Alex Dowsett à quel point l’équipe était déçue, il rassurait : “Pas autant que ce que vous pouvez penser.” Aujourd’hui, Dan Martin a apporté ses explications.

“C’est pour ça que je suis venu ici, pour essayer de gagner une étape. Je savais qu’aujourd’hui était une de mes dernières opportunités. On avait un plan pour me mettre dans l’échappée. Tout le monde a travaillé pour ça. Nicki [Sørensen, le DS] me donnait des informations pendant toute la montée et je savais ce que j’avais à faire grâce à ma reco. J’ai tenu un bon rythme dans la partie la plus pentue, puis j’y suis allé à fond dans les deux derniers kilomètres et demi.”

Après avoir perdu Kris Neilands le premier jour, pris la Maglia Rosa avec Alessandro De Marchi, ensuite contraint à l’abandon par une chute terrible pendant que Dowsett quittait la course malade, Dan Martin a écrit un nouveau chapitre du parcours mouvementé d’Israel Start-Up Nation.

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