Le feu d’artifices est lancé… et ce n’est que le début !

On espère que tout le monde s’est bien reposé, lundi, avant d’attaquer la dernière semaine du Giro d’Italia 2025. Le parcours promet un enchaînement de journées dantesques, on le sait depuis longtemps… La réalité du terrain a confirmé ces pressentiments, dès mardi, avec une 16e étape déterminante entre Piazzola sul Brenta et San Valentino (Brentonico) : premier succès italien, abandon de Primož Roglič, premières fêlures dans la carapace Rosa d’Isaac Del Toro, mis sous pression par Simon Yates et Richard Carapaz… Le festival est lancé !

Les 4.900 mètres de dénivelé de cette 16e étape (avec 4 ascensions répertoriées, dont 3 de 1re catégorie, y compris l’arrivée au sommet) laissaient présager une grande bataille d’entrée de troisième semaine… Mais personne n’imaginait que cette reprise musclée laisserait autant de traces. Après quasiment six heures de course, le classement général est complètement chamboulé… Et ce n’est même pas ce qui fera la Une des journaux italiens, galvanisés par le succès de Christian Scaroni, vainqueur au côté de son compatriote et coéquipier Lorenzo Fortunato, avant de voir Giulio Pellizzari compléter le triplé transalpin.

Fin de la disette italienne

De bon matin, le départ sentait la poudre et la pluie vénétienne n’a pas accouché d’un pétard mouillé. Comme à leur habitude, les attaquants ont mené grand train. Et, sous l’impulsion de Pello Bilbao, une échappée royale s’est détachée après quelque 60 kilomètres de bataille, sur les pentes menant à Carbonare. On retrouvait notamment trois coureurs de XDS Astana : Scaroni, Fortunato, ainsi que Masnada.

Ce dernier se chargeait de faire le tempo pour creuser l’écart. Fortunato moissonnait les points pour conforter sa Maglia Azzurra. Et Scaroni se préservait pour un final haletant, qui allait enfin consacrer un vainqueur italien, le premier de ce Giro. Les coureurs transalpins n’avaient plus connu le succès depuis la victoire d’Andrea Vendrame l’an dernier au 19e jour de course. Le succès de Scaroni met fin à une disette historique, la plus longue à égalité avec celle rompue par Vincenzo Nibali lors de la 16e étape du Giro 2017.

La fanfare tricolore est d’autant plus éclatante que Giulio Pellizzari complète le podium du jour après avoir attaqué le groupe des favoris dans l’ascension finale. Mais que diable allait-il faire dans cette offensive ?

Del Toro plie mais ne rompt pas

Deux heures plus tôt, son leader Roglič, déjà meurtri, avait abandonné la Corsa Rosa après une nouvelle chute. Le Giro perdait un de ses grands favoris… Il allait ensuite voir Juan Ayuso exploser dans la montée de Santa Barbara, l’avant-derrière ascension du jour. Chez UAE Team Emirates-XRG, il n’y a plus de doutes : Del Toro est le leader.

Mais tout le monde se demande toujours si le Mexicain a les moyens de tenir la distance. Mis face à ses responsabilités par Carapaz et Yates, Del Toro a serré les dents. Mais il a lâché à 5 kilomètres de l’arrivée.

La défaillance se faisait menaçante… Il a réussi à trouver un nouvel élan pour conserver sa Maglia Rosa avec 26’’ de marge sur le Britannique et 31 sur l’Équatorien. Presque rien, devant les défis qu’il reste à franchir d’ici le Grande Arrivo à Rome.