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Giro d’Italia 2021, Étape 10: L’Aquila – Foligno. Défiler en désordre

16/05/2021

Giro d'Italia 2021, Tappa 10: L'Aquila – Foligno. Un carosello sconclusionato

Étape 10: L'Aquila – Foligno. Défiler en désordre

Je me demande si Federico Fellini, Tullio Pinelli ou, plus probablement, Ennio Flaiano (qui est né et a grandi dans les Abruzzes) faisaient partie des heureux témoins qui ont vu l’histoire cycliste s’écrire sur la ligne d’arrivée pa L’Aquila à la fin du printemps 1954. Ils auraient alors observé la plus grande victoire de la carrière de Carlo Clerici, né d’une famille italienne en Suisse, où son père était confiné par les fascistes (une vie digne d’un personnage de Fellini, Pinelli ou Flaiano). Ils auraient en plus assisté à un de ces rares moments de l’histoire du sport où un simple événement – en l’occurence, une échappée de trois hommes menée à bien entre Naples et L’Aquila – allait devenir une référence dans la façon même de de raconter ce sport dans les décennies suivantes.

 

Pour la première fois ce jour, un terme était employé pour décrire une échappée en apparence sans danger qui part sans grandes attentes, un peu par chance, un peu par ennui, mais dont l’avance finit par menacer les prétendants au classement général en récompensant un attaquant aux allures innocentes venu voler les premiers rôles aux favoris de la course (et, en effet, Clerici a fini par remporter le Giro cette année là). En bref, une échappée au succès imprévu, une arnaque, une “fuga bidone” (“échappée bidon”). C’est probablement une coincidence si, moins d’un an après la victoire surprise de Clerici, Fellini, Pinelli et Flaiano ont écrit le scénario du film Il bidone. Et c’est évidemment une coincidence si des spectateurs du Giro ont critiqué le comportement des favoris lors de cette étspe avec une banderole sur laquelle était écrit “Forza vitelloni” (“Allez les inutiles”), en référence à un film des trois mêmes réalisateurs.

 

 

Quand le Giro rencontre L’Aquila et que la folie d’une fuga bidone emballe la course, la chance règne et tous les rôles sont renversés.

Pourtant, la responsabilité de cette fuga bidone ne pesait pas seulement sur Coppi, Koblet et leurs pairs, qui n’avaient pas consacré trop d’efforts à la poursuite. Souvent, lorsque L’Aquila est au cours du Giro, un esprit malicieux s’empare de la course. Le peloton vagabonde et les certitudes sont renversées, à l’image de ce qui s’est passé en 2010 avec l’échappée d’une cinquantaine de coureurs déterminés à renverser la course avec leur offensive sauvage et couronnée de succès. Les favoris, parmi lesquels Vinokourov et Basso, étaient largués à un quart d’heure. Il a fallu huit étapes, presque tout ce qui restait du Giro, pour arracher le maillot de leader des épaules de David Arroyo.

Quand le Giro rencontre L’Aquila et que la folie d’une fuga bidone emballe la course, la chance règne et tous les rôles sont renversés. La course devient incontrôlable comme l’eau qui jaillit des 99 jets des fontaines de la ville (une pour chaque place, chaque quartier et chaque église). Ceux qui s’échappent habituellement mènent la chasse. Ceux qu’on voit souvent en poursuite mènent le bal. La course est bizarre, incohérente, un défilé dans le désordre qui pourrait être la scène finale d’un film de Fellini, Pinelli et Flaiano.

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