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Six moments pour comprendre le sport

12/05/2021

Victoire pour Caleb Ewan, frustration pour Giacomo Nizzolo, chutes pour Pavel Sivakov, Mikel Landa et Joe Dombrowski, et une série de moments mémorables.

Trois moments.

Bologne, km 35 : 4’40” derrière les leaders, le coureur d’Eolo-Kometa Lorenzo Fortunato, né à Bologne le 5 septembre 1996, stagiaire chez Tinkoff en 2016 et Bardiani en 2017, discute avec le porteur de lla Maglia Rosa Alessandro De Marchi, et reçoit la permission de parcourir les rues de sa ville devant le peloton. Pendant 3,5km, il salue la foule et reçoit des acclamations en retour.

Savignano sul Rubicone, km 136 : en remportant le deuxième sprint intermédiaire, Simon Pellaud doit prendre le relai de son équipier Tagliani à la tête de deux classements, celui des Traguardi Volanti et le Premio della Combattivitá. Il est dans la roue de son compagnon d’échappée Davide Gabburo et, juste avant le sprint… il se tourne vers la caméra et sourit. Simon a déjà connu le podium. Pourquoi ne pas laisser un partenaire en faire de même ?

Rimini, km 153 : la Maglia Rosa monte vers l’avant du peloton pour commencer à travailler pour son sprinteur, Davide Cimolai, deuxième de la 3e étape. Le Champion d’Espagne Luís León Sánchez jette un oeil, voit le maillot, et tend le bras pour aider De Marchi avec un sourire.

Il est impossible, pour moi en tout cas, de ne pas regarder ces épisodes mineurs, à l’impact sportif a priori insignifiant, sans éprouver une certaine joie.

À l’entrée dans les 16 derniers kilomètres, le régulateur sur sa moto a agité un drapeau rouge pour prévenir les coureurs d’un danger à venir. Le peloton, groupé, a ralenti, viré vers la gauche, et Pavel Sivakov a fait une méchante cabriole dans la verdure qui bordait la route avant d’atterrir sur le dos. La scène rappelle sa chute dans la 1re étape de son premier Tour de France.

Dans les 5 derniers kilomètres, un commissaire secouait un fanion orange pour indiquer un îlot directionnel. Un coureur le percute. François Bidard, la Maglia Azzurra Joe Dombrowski et Mikel Landa se retrouvent à terre. C’est la fin du Giro pour l’Espagnol-

Il est impossible d’observer ces incidents sans tressaillir.

À 200 mètres de l’arrivée, Giacomo Nizzolo a dépassé Elia Viviani et le reste des sprinteurs pour prendre la tête juste avant la ligne. Déjà présent à 15 reprises dans le top 3 d’une étape du Giro, mais jamais vainqueur, il allait saisir son opportunité… Mais le vorace Caleb Ewan a trouvé on ne sait comment la force et la vitesse pour revenir à hauteur de l’Italien, le passer aisément et s’imposer avec une longueur d’avance.

Enfin un moment de sport. Mais il est difficile de ne pas penser à Giacomo, encore deuxième, plutôt qu’à Caleb, une nouvelle fois vainqueur.

C’est là le paradoxe que cette étape nous enseigne radicalement. Ce n’est pas toujours le sport qui compte dans le sport.

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